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This is my Albion
9 novembre 2009

Of Time and the City

142 jours. Il m’aura fallu attendre plus de 3400 heures pour poser à nouveau les pieds sur cette île. Deux heures de TGV et une heure vingt d’avion, autant dire que l’approche est différente selon qu’on se déplace par les airs ou au volant de sa voiture. Je me revois un an plus tôt emprunter les autoroutes françaises, luxembourgeoises, belges, traverser la Manche, rallier Londres, apercevoir Birmingham pour finalement atteindre les bords de la Mersey. C’est sur que seize heures de route étalées sur deux jours offrent le temps de réfléchir, de regarder, de se retourner puis de trépigner d’impatience en comparaison au temps dérisoire passé au dessus des nuages. On ne peut pas nier que voyager en avion facilite la vie à une époque où le temps est la dernière chose qui ne s’achète pas (certes on peut toujours s’offrir 2h chez SFR mais la journée n’en comptera pas 26 pour autant) ; on ne peut pas nier non plus que l’avion amoindrit un peu la magie. Toujours est-il que retrouver Liverpool après cinq mois d’absence m’a paru si naturel, un peu comme si je ne m’étais qu’absenté que le temps de vulgaires vacances alors que depuis mon retour en France mon quotidien britannique me paraissait si lointain, si inaccessible. Ces derniers mois j’avais, à ma grande surprise, perdu tout intérêt pour le shopping, toute passion pour la vie citadine, les sorties nocturnes. J’ai même égaré ma motivation à aller au stade. Un peu comme si j’avais conservé toutes ces émotions pour les dilapider en terre lennonienne, en l’espace de quelques jours.
J’ai grandi dans une ville pas très grande – et pas très jolie – puis je me suis épris pour une ville à la fois grande et magnifique avant de tomber amoureux d’une troisième ville peut-être moins gracieuse mais une ville dotée d’une âme et d’une histoire touchante. Il y a quelques temps déjà que je lis, dialogue, parcours des blogs, à la recherche de témoignages sur Liverpool. J’ai vite remarqué que beaucoup parlent de cette ville comme on parlerait d’un alchimiste. En effet – et très sérieusement – il apparaît que je ne suis pas le seul à avoir été envoûté par cette âme, que nous soyons nombreux à conférer à cette ville des pouvoirs mystiques liés à son histoire, à ses malheurs, à sa marginalité.
Quoiqu’il en soit, je ne peux rien faire contre le temps qui passe et chaque minute m’éloigne inexorablement du passé. Que doit-on faire des bons souvenirs ? Les laisser derrière et regarder devant ? Tenter de les raviver au quotidien ? J’aimerais arrêter le temps juste pour prendre le temps regarder en arrière, pour ne pas trop m’éloigner de tout cela.

 

Je joins à ce post un lien vers un très bon article récemment paru dans Télérama : "Mais c'est où Penny Lane?"

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