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This is my Albion

12 février 2010

Could it be any harder?

Juillet, août, septembre, octobre, novembre, décembre, janvier, février. Les mois passent et ma situation, comme celle de nombreux jeunes diplômés s’avère ambigüe. J’ai été scolarisé dans un collège/lycée où l’on dépréciait ouvertement tout autre chemin que celui qui menait à de longues études. En quelque sorte, j’ai grandi en croyant que la réussite était proportionnelle au nombre de diplômes accrochés au mur d’une maison avec piscine. J’ai donc fréquenté l’Université. Bac +2, +3, +4, +5 en prenant soin d’amonceler les stages et de diversifier les postes occupés, comme pour mieux préparer l’avenir. Plus qu’un séjour linguistique j’ai ensuite voulu réaliser un rêve qui n’exigeait ni palmiers, ni exotisme, mais juste de la brique et un supplément d’âme. Il me semblait donc avoir fait les choses correctement, sans prétention ni gros moyens.
Et pourtant aujourd’hui j’explore toutes les pistes sans véritable succès : candidatures spontanées,  réponses aux offres, réseau, alertes mail sur différents sites, cabinets de recrutement, e-mail, courrier. Malgré cela, le simple fait d’avoir une réponse est assez exceptionnel. Je me suis demandé si l’université ne plomberait pas mon cv. Je n’ai pas fait d’école, il ne m’a jamais effleuré l’esprit de quémander auprès de mes parents pour que ceux-ci déboursent chaque année plusieurs milliers d’euros afin de m’offrir un diplôme.
Des stages, oui, ça il y en a. Des stages de six mois et trois mois plus tard, une nouvelle offre de stage pour les six mois suivants est déjà en ligne. Je comprends désormais pourquoi il n’était pas si difficile de trouver un stage. On croirait que dans les bureaux le turn-over est élevé alors qu’en fait les entreprises ne tournent qu’à coups de stagiaires sous-payés. D’accord le stagiaire présente généralement une carence en expérience mais il compense en travaillant à temps plus que complet sans toutefois prétendre à une semaine de vacance, preuve qu’il s’avère finalement être indispensable. Bientôt, stagiaire sera un métier. Moi-même, une entreprise m’a récemment proposé de faire un stage. Soyons sérieux. Enfin, pour boucler la boucle, un conseiller du Pôle Emp’ a même osé me dire que le stage ne pouvait pas réellement être considéré comme une expérience professionnelle « parce que bon, vous savez bien ce que c’est un stagiaire dans une entreprise … » m’a-t-il dit, le sourire aux lèvres. Dans sa poubelle les gobelets de la machine à café s’accumulaient, j’en ai conclu qu’il ne devait pas y avoir de stagiaire au PE.

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5 janvier 2010

Calendrier 2009

Janvier  A Day In The Life - The Beatles
Février  Sex on Fire - Kings Of Leon
Mars
     Last Of The English Roses - Pete Doherty
Avril 
    The Light From Your Mac - The Rakes
Mai
       Love Will Tear Us Appart - Joy Division
Juin 
      Liverpool Lou - Dominic Behan
Juillet
     That's Not My Name - The Ting Tings
Août 
      What Katie Did - The Libertines
Septembre
  Relator - Scarlett Johansson & Pete Yorn
Octobre
      Lisztomania - Phoenix
Novembre
   The Last One - Au Revoir Simone
Décembre
   Vcr - The xx

Ecouter

10 novembre 2009

Etre Français, c'est quoi ?

Certains voient le fait de lancer le débat sur l’identité nationale comme un moyen de détourner l’attention de l’essentiel. Il est vrai que le temps passé à disserter sur ce sujet est le temps que l’on ne passe pas à tenter de résoudre le chômage de la même façon qu’écrire sur ce sujet ne permet à postuler à des offres d’emploi. Mais bon, quoi qu’on en dise je pense que le débat sur l’identité nationale est capital mais j’ai aussi la faiblesse de penser qu’une seule et claire réponse est impossible alors j’écoute ce qu’il se dit à droite et à gauche.

Hypothèse 1 : Etre Français c’est payer ses impôts en France
Et donc vivre en France. Mais cela dépasse le simple fait de fouler quotidiennement le territoire. Payer ses impôts c’est participer à la vie du pays, c’est aider à construire de nouvelles écoles, à améliorer la qualité des transports (routes, transports en commun), c’est s’estimer redevable vis-à-vis de l’Etat français. Mais si être français c’est payer ses impôts en France, cela signifie aussi que payer mes impôts en Autriche ferait de moi un Autrichien. Cela signifie également qu’au cours d’une vie l’on peut être français puis Autrichien puis Hollandais puis re-Français. Or j’ai du mal avec cette conception des choses. J’ai toujours eu l’impression que la nationalité était quelque chose d’ancré, quelque chose que l’on pourrait changer qu’exceptionnellement et quand bien même on en changerait il serait toutefois impossible d’effacer notre nationalité précédente et de s’en sentir totalement détaché.

Hypothèse 2 : Etre Français c’est avoir une carte d’identité française
Et donc posséder la nationalité française. Dans ce cas, être Français reviendrait à être né sur le sol français, à avoir des parents Français, à être marié à un Français, à parler le français et/ou à vivre en France depuis cinq ans. Cela me paraît être le plus soutenable mais au fond cela ne fait que déplacer le débat et poser la question suivante : « Quels doivent être les critères d’attribution de la nationalité française ? ».
On peut là trouver de quoi être sceptique. Le seul fait de posséder une carte d’identité française permet-il de se dire Français quand par exemple l’on vit aux Etats-Unis depuis 10 ans ? Et que dire des personnes qui possède la nationalité française et qui vivent quotidiennement selon les us et coutumes d’une autre région du monde, doit-on les considérer comme Français à part entière ?

Hypothèse 3 : Etre Français c’est aimer la France
Et donc la culture française. Etre Français reviendrait donc quelque soit la nationalité mentionnée sur son passeport, à manger du fromage, chanter la Marseillaise, célébrer le 14 Juillet, supporter l’équipe de France, aimer Louis de Funès, avoir soutenu Bernard Hinault puis Fignon puis Virenque, regarder les émissions de Michel Drucker et de Patrick Sébastien, lire les poèmes de Victor Hugo et les pièces de Molière, faire la grève, ne pas éprouver de sympathie pour les Allemands. Dans ce cas il s’agit avant tout de s’identifier à la culture française plus que de vivre dans un territoire ou de posséder des papiers. Là encore c’est complexe. Je connais moi des étudiants anglais qui parlent très bien le français, qui préfèreraient vivre à Paris, qui regardent Amélie Poulain quand je regarde This is England, qui écoutent Edith Piaf quand j’écoute les Libertines. Qui d’eux ou de moi est le plus français ?
Regardez-moi. Je suis né en France, mes parents sont français, je possède des papiers français, je parle et j’écris le français, j’aime mon Alsace natale, je mange escargots et grenouilles, et physiquement, je ne ressemble pas moins à Français qu’un autre. Et pourtant, mon appartement est parsemé de références à la culture britannique, je n’écoute pratiquement pas de chansons françaises, pas plus que je ne regarde de films français, je lis des livres en anglais, je préfère passer mon après-midi au pub plutôt qu’au café, j’aime les petits-déjeuners salés, je chante le God Save The Queen et quand en foot les Bleus rencontrent l’Angleterre je porte un maillot blanc frappé des Trois Lions.

Finalement, je crois que plus que nous-mêmes ce sont les autres qui font notre identité. Lorsque j’enseignais le français outre-Manche j’étais l’ambassadeur de la France aux yeux des jeunes Anglais alors qu’ici mes proches ont plutôt tendance à me considérer comme un rosbeef. Toujours est-il que mon passeport est français, que si j’en avais la possibilité il est bien possible que je l’échangerais contre un passeport britannique mais je reste persuadé que cela ne ferait pas pour autant de moi un britannique.

Peut-on être d’une nationalité différente de celle de nos parents ? Peut-on posséder plusieurs nationalités ? Est-ce qu’être né en France est une raison suffisante pour faire de nous un citoyen français ? Et finalement, est-ce qu’être Français est une raison suffisante pour être Français ?

9 novembre 2009

Of Time and the City

142 jours. Il m’aura fallu attendre plus de 3400 heures pour poser à nouveau les pieds sur cette île. Deux heures de TGV et une heure vingt d’avion, autant dire que l’approche est différente selon qu’on se déplace par les airs ou au volant de sa voiture. Je me revois un an plus tôt emprunter les autoroutes françaises, luxembourgeoises, belges, traverser la Manche, rallier Londres, apercevoir Birmingham pour finalement atteindre les bords de la Mersey. C’est sur que seize heures de route étalées sur deux jours offrent le temps de réfléchir, de regarder, de se retourner puis de trépigner d’impatience en comparaison au temps dérisoire passé au dessus des nuages. On ne peut pas nier que voyager en avion facilite la vie à une époque où le temps est la dernière chose qui ne s’achète pas (certes on peut toujours s’offrir 2h chez SFR mais la journée n’en comptera pas 26 pour autant) ; on ne peut pas nier non plus que l’avion amoindrit un peu la magie. Toujours est-il que retrouver Liverpool après cinq mois d’absence m’a paru si naturel, un peu comme si je ne m’étais qu’absenté que le temps de vulgaires vacances alors que depuis mon retour en France mon quotidien britannique me paraissait si lointain, si inaccessible. Ces derniers mois j’avais, à ma grande surprise, perdu tout intérêt pour le shopping, toute passion pour la vie citadine, les sorties nocturnes. J’ai même égaré ma motivation à aller au stade. Un peu comme si j’avais conservé toutes ces émotions pour les dilapider en terre lennonienne, en l’espace de quelques jours.
J’ai grandi dans une ville pas très grande – et pas très jolie – puis je me suis épris pour une ville à la fois grande et magnifique avant de tomber amoureux d’une troisième ville peut-être moins gracieuse mais une ville dotée d’une âme et d’une histoire touchante. Il y a quelques temps déjà que je lis, dialogue, parcours des blogs, à la recherche de témoignages sur Liverpool. J’ai vite remarqué que beaucoup parlent de cette ville comme on parlerait d’un alchimiste. En effet – et très sérieusement – il apparaît que je ne suis pas le seul à avoir été envoûté par cette âme, que nous soyons nombreux à conférer à cette ville des pouvoirs mystiques liés à son histoire, à ses malheurs, à sa marginalité.
Quoiqu’il en soit, je ne peux rien faire contre le temps qui passe et chaque minute m’éloigne inexorablement du passé. Que doit-on faire des bons souvenirs ? Les laisser derrière et regarder devant ? Tenter de les raviver au quotidien ? J’aimerais arrêter le temps juste pour prendre le temps regarder en arrière, pour ne pas trop m’éloigner de tout cela.

 

Je joins à ce post un lien vers un très bon article récemment paru dans Télérama : "Mais c'est où Penny Lane?"

14 août 2009

Ce que je ne t'ai pas dit

Je ne sais pas toi mais moi je me souviens parfaitement de mon émotion lors de notre rencontre. Tu dois sûrement savoir que quelque chose chez toi te donne une apparence morne et austère à celui qui ne te connaît pas mais pour bien te connaître je peux te dire qu’il n’y a pas plus chaleureuse que toi. Je ne sais pas ce qui m’a pris, j’en avais marre du quotidien et des gens au moment où j’ai commencé à passer mon temps à essayer de te connaître. Malheureusement, plusieurs centaines de kilomètres nous séparaient alors j’ai dû patienter et me contenter de rêver de toi pendant de longues semaines d’abord. Tu pensais peut-être que j’étais comme les autres, que j’allais passer une ou deux nuits avec toi et t’oublier. Mais non. Je suis venu avec ma timidité, ma maladresse parfois, et tu as su me rassurer. J’ai immédiatement aimé tes valeurs, ton respect, ton authenticité mais aussi ton extravagance. Il est vrai que tu parles avec un accent extrêmement rare – surtout lorsqu’il est tard – que tu aimes sortir déguisée, que tu vomis dans le caniveau. J’étais ton ″mate″ puis ton ″darling″, tu étais mon ″love″. Je t’ai vu de jour, je t’ai vu de nuit, je t’ai vu de loin, je t’ai vu de l’intérieur.

Il est vrai que je suis parti mais je suis excusable, j’ai choisi de vivre avec celle que j’aime. Oui, tu le comprendras, si tu étais une fille je ne t’aurais sûrement pas quitté. Alors tu peux être certaine que pas un seul jour ne passe sans que je pense à toi, sans que je ne te regarde, sans que je ne prononce ton nom. Tu sais, l’amour à distance n’est pas impossible dès lors qu’il est sincère. Aujourd’hui je sais que nous ne marcherons jamais seuls et suis d’ailleurs persuadé que tôt ou tard nous nous retrouverons.

Je t’aime, Liverpool.

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6 août 2009

QUI A DIT QUE L’E-MAIL ETAIT UN PROGRES ?

En cette magnifique période de recherche d’emploi j’ai tout le loisir de constater les effets de l’invention majeure du XXe siècle. Chaque matin, peu après avoir ouvert mes yeux et allumé mon ordinateur – je sais plus trop dans quel ordre – je trouve ma boîte aux lettres électronique remplie d’offres d’emploi plus ou moins intéressantes. Là, enfant du progrès, de la rapidité, de l’omniscience, je trouve ça fantastique. Eh oui, il faut dire que d’une je n’ai pas à attendre le facteur, de deux je n’ai pas d’enveloppe à ouvrir, de trois je peux me prévaloir de ne pas contribuer à la déforestation de notre planète.
Rappelez vous d’avant, au temps où l’on se servait d’un stylo (à encre, à bille, à mine, tout ça) pour écrire des courriers, vous vous souvenez ? On prenait une feuille blanche qu’on disposait soigneusement sur un cahier (un quoi ?) avec plein de pages et de lignes et puis on écrivait : nom, adresse, destinataire, date, objet… et puis ce n’était jamais droit alors on recommençait encore et encore. Nous passions ensuite à l’atelier pliage en veillant de plier bien droit et de ne pas corner les coins ni de souiller tout ça d’une tache de café. Nous glissions méticuleusement CV et lettre dans une enveloppe sur laquelle nous écrivions l’adresse du destinataire. D’ailleurs à ce propos une question me taraude : celui qui habitait en Alsace et qui voulait postuler dans une entreprise à Lyon, il faisait comment pour chopper l’adresse? Sans doute qu’il appelait le 12 qui lui donnait le numéro de la boîte qui elle même lui donnait l’adresse. Ou alors, le type à la pointe de la technologie allait sur 3617 ANNU. Après ça il fallait aller au bureau de poste acheter un timbre, le lécher, le coller avant de déposer le tout dans la boîte jaune. Suite à ça, notre lettre vivait un véritable périple : sac, camionnette, centre de tri, mains, train/avion/camion, centre de tri, mains, sacoche de vélo, mains, boîte aux lettres, petites mains potelées de Thérèse la secrétaire, bureau du destinataire, tout ça pour finir dans une poubelle…
Alors un gars ingénieux s’est dit « on va créer une boîte aux lettres immatérielle que l’on pourra ouvrir de n’importe où et n’importe quand. On lira notre courrier et on en enverra sans se soucier des délais, des jours fériés, des grèves car le destinataire le recevra dans la seconde. On pourra y insérer des photos, des documents, des contrats, soyons fous… Et puis tant qu’à faire ça sera tout gratuit, na ! Fuck la Poste, fuck le fax, fuck les pigeons voyageurs. » Si bien qu’aujourd’hui celui qui cherche un boulot voit une offre, ouvre deux fichiers et dans la demi-heure qui suit son CV  est sur le bureau (d’ordinateur) du recruteur.
Soit. Mais c’est après que ça change, qu’il y a un truc qui cloche. Oui, parce qu’avant c’était peut-être long mais au moins tu t’impliquais, tu t’appliquais et ta démarche prouvait à quel point le poste t’intéressait. Avec tout cela, on était bien obligé de te répondre, c’était la moindre des choses.
Aujourd’hui tout est (trop) facile, il est loisible de postuler à tout et n’importe quoi à grands coups de copier-coller. Cinq petites minutes s’écoulent parfois entre le moment où tu vois l’offre et l’envoi de ta candidature. La démarche est impersonnelle et totalement aléatoire. Le progrès incite au gaspillage, gaspillage de forces, de temps. Le progrès favorise le superficiel, la quantité à la qualité. On ne prend plus le temps de lire, de réfléchir, de construire, d’argumenter. « Allez ça ça peut m’intéresser alors je balance mon CV vite fait » ? Et du coup, celui qui est vraiment intéressé risque de se retrouver lésé au profit du premier requin de passage. Pire, les recruteurs doivent se retrouver ensevelis sous les mails. La conséquence ? Les entreprises ne prennent même pas la peine de répondre négativement. Et toi tu es là sur ta chaise, un œil sur ton téléphone l’autre sur ta boîte mail, à attendre une réponse…
Beaucoup ont tendance à dire, sur tous types de sujets « C’était mieux avant ». Je n’irai pas jusque là mais je pense que c’était quand même bien plus sain quand la lettre de motivation portait bien son nom.

28 juillet 2009

PLAQUE NUMERALOGIQUE ET SENTIMENT IDENTITAIRE

L’utilité d’une plaque d’immatriculation se limite-t-elle à son seul aspect administratif ? Bien sur que non voyons. Pour le citoyen, la plaque numéralogique n’est pas seulement cet objet obligatoire permettant d’identifier les délinquants. La plaque c’est une histoire de fierté, c’est le moyen d’affirmer son identité, de dire « oui je viens d’ailleurs, je suis différent de vous » ou « t’inquiète mon gars, nous sommes voisins ». Le tollé provoqué par le récent changement du système d’immatriculation du parc automobile français nous a prouvé à quel point le peuple tenait à cet objet. Tout le monde a alors du se rendre compte à quel point les trajets allaient devenir monotones. Il faut dire qu’ils sont nombreux ceux qui dans notre quotidien aiment clamer fièrement « je vis à X » et mieux vaut ne pas les contrarier car ils seraient prêt à défendre bec et ongles le fait que leur ville ou bourgade est la plus agréable du monde uniquement parce qu’ils y sont nés et y ont grandi.
Cette plaque c’est donc la possibilité de s’exprimer tout en restant dans notre hermétique bulle de tôle. Qui n’a jamais regardé curieusement une voiture immatriculée 59 juste pour voir s’ils avaient la tête qu’on imaginait, les chtis. Qui ne s’est jamais demandé ce que faisait ce 83 dans le Nord ? Qui n’a jamais voulu asseoir/entretenir une quelconque suprématie régionale ou départementale au volant ?
C’est que nous ne sommes pas la même personne selon notre immatriculation. Le regard des autres nous rend différents. Longtemps, j’étais l’autre, celui à qui on pouvait pardonner de ne pas connaître parfaitement la route mais aussi celui qui nous fait chier à venir dans notre ville déjà suffisamment bouchée ou encore celui qui est chanceux car au fond son quotidien est ailleurs alors que nous nous emmerdons dans notre routine. Se sentir différent est agréable lorsqu’on ne cherche pas à entrer dans un moule. Et puis lorsque je rentrais « chez moi » le fait d’être immatriculé comme tout le monde me déprimait, devenant vulgairement banal. A l’étranger ce fut aussi très particulier car ce qui me différenciait du pur anglais n’était pas mon physique mais plutôt ma plaque (mon volant à gauche aidait pas mal aussi). Là encore j’ai compris que se démarquer suscitait un sentiment appréciable. Etre l’exception, être envié, être classifié en fait. Le Général De Gaulle disait « Le patriotisme, c'est aimer son pays. Le nationalisme, c'est détester celui des autres ». Dans ce cas, notre système d’immatriculation a créé un départementalisme. L’Etat a certainement du se rendre compte que ce système ne faisait qu’accroître la cohésion départementale voire régionale mais desservait la nation. Mais si une quelconque cohésion nationale existait en France il y a longtemps que ça se saurait…

13 juillet 2009

Ce blog tenu pendant neuf mois m'a donné des

Ce blog tenu pendant neuf mois m'a donné des idées. Rendez-vous sur www.lionelrichard.com
28 mai 2009

Retour

Il est 4h30 et je me prépare à faire le chemin inverse: Liverpool - Mulhouse. La différence est que le trajet ne se fera pas par la route mais par les airs puis en train. Ma voiture ne reverra jamais la France à cause d'une fille un peu distraite qui m'a coupé la route il y a quelques semaines. Je me prépare donc à partir et c'est un sentiment de tristesse qui prédomine car je sais que lorsque je quitterai le Royaume dans trois heures, tout sera différent : j'aurai réalisé ce que je souhaitais par-dessus tout. Et la vie devra désormais prendre un cours un peu plus normal...
12 mai 2009

C'est toujours mieux ailleurs

The Rakes - The World Was A Mess But His Hair Was Perfect

Pour moi Liverpool était le meilleur endroit pour passer ces derniers mois alors que pendant ce temps les Liverpudlians rêvaient de Paris, d'îles espagnoles ou d'Océanie. Je me demande pourquoi. Pourquoi un jeune anglais porte un maillot du Barça alors qu'il habite dans le ventricule gauche du foot, au milieu des trophées, de l'histoire, de la passion, de Gerrard et Rooney ? Pourquoi il te demande avec étonnement "do you really prefer Liverpool than France" ? En soi rien de cela n'est très grave mais c'est tout de même assez révélateur d'un comportement universel.

Tout vient de l'imaginaire, de l'idée que l'on se fait des choses lointaines, de cet idéal indispensable au bonheur et qui veut qu'on ne peut jamais se sentir véritablement épanoui chez soi. Alors on cherche un rêve salvateur pour égayer un quotidien forcément obscur, fait d'habitudes fatalement lassantes. C'est bien connu, tout avoir et ne rien désirer ne rend pas plus heureux (ou du moins, c'est ce que martèle ceux qui n'ont pas grand chose). Et puis avoir sept clubs de foot dans un rayon de cinquante kilomètres c'est bien, mais une ville avec un stade de 95.000 places dans une Catalogne ensoleillée c'est quand même sympa. Oui mais voir tous les jours la Tour Eiffel et marcher sur les Champs c'est également tentant. Oui mais la campagne et la montagne ça fait du bien. Oui mais la mer alors ? Et tant qu'à faire, les îles exotiques ! Oui mais le shopping sur les grandes avenues. Et le repos et le calme ? Oui, mais l'Amérique. Oui mais l'Europe. Oui mais la rue où j'ai grandi...

Nous sommes voués à l'insatisfaction, condamnés à la frustration à perpétuité. Se contenter de ce que l'on a est un défi majeur et il faut être fort pour ne pas se laisser tenter par le songe et l'idéalisation (utopique?) d'un ailleurs meilleur. Ou alors, il faut juste apprendre à se contenter de ce que l'on a, mais dans le contexte actuel du tout-accessible la tâche est plutôt ardue. On a beau dire, la démocratisation du voyage et l'avènement d'internet ont permis d'étendre notre connaissance mais contribuent aussi à créer de la frustration.

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